Figure majeure de l’art urbain depuis plus de 15 ans, SHAKA a su imposer son style unique, puissant et décharné, sur les murs des rues et des galeries. Pour son Solo Show à la Galerie Lazarew, l’artiste présentera une série de fresques et de sculptures sur toile. Grâce à une technique inédite, ses personnages s’invitent dans notre espace.
Exposition SHAKA / 06.10.2011 – 05.11.2011 –
Galerie Alexandre Lazarew 14 rue du Perche, 75003 Paris
Derrière SHAKA se cache Marchal Mithouard, un artiste plasticien né en 1975, qui s’attache depuis 15 ans à dépeindre ses contemporains dans leurs expressions les plus caractéristiques. Il découvre la bombe aérosol en 1995 et très vite, ses visages colorés, aux expressions quasi- caricaturales, couvrent les murs d’Evry, sa ville d’origine. SHAKA, qui revendique les influences d’Arcimboldo, Le Caravage ou encore Van Gogh, s’impose alors comme une figure majeure de l’art urbain.
Artiste pluridisciplinaire, il explore en parallèle plusieurs média: peinture, sculpture, graffiti, sérigraphie, photo, multimédia, tatouage. Ses passages dans différents ateliers de peinture et sa formation en Arts Plastiques à la Sorbonne orientent résolument son travail vers la peinture. Mais la surface plane de la toile ou du mur ne lui suffisent pas à exprimer les attitudes figées qu’il souhaite mettre en avant.
En 2007, SHAKA passe à la réalisation de peintures en 3 dimensions en sculptant directement sur la toile à l’aide de matériaux légers. Aboutissement de recherches antérieures, cette forme mixte inédite laisse une place nouvelle à la spontanéité, à l’accident, à des expressions insolites du monde contemporain. Les visages et les corps sont fragmentés, nervurés, cernés de noirs et de rouge, bariolés de couleurs vives et acidulés. Les formes abstraites ou figuratives des visages complexifient et codifient leurs attitudes, comme s’ils portaient un masque ou étaient, au contraire, décharnés.
La toile devient l’espace de transition entre deux univers, que ses personnages traversent pour interpeller le « regardant ». Ses scènes théâtrales dépassent l’espace littéral de l‘oeuvre pour créer une passerelle avec le lieux dans lequel se trouve le spectateur.
Fanatisme, hystérie d’une foule, violence, fétichisme et idolâtrie : ce spectacle interpelle et nous invite à se questionner sur les absurdités de nos habitudes et de nos réflexes mentaux. En 2011, il s’inspire d’un châtiment corporel humiliant qu’il détoune pour produire une nouvelle série de travaux, plus engagée et ancrée dans l’actualité: le supplice du goudron et des plumes.