L’Atlas viendra présenter ses nouveaux travaux à la galerie Magda Danysz à partir du samedi 12 octobre. L’exposition s’achèvera le 9 novembre.
Magda Danysz – 78, rue Amelot 75011 Paris
déclaration de l’artiste :
Depuis plusieurs années, je m’efforce de remplir l’espace de mes toiles en jouant sur l’équilibre entre le plein et le vide − j’avais été d’abord inspiré par les proportions calligraphiques orientales, où le blanc prend les trois quarts de l’espace, pour un quart de noir. Puis, dans mes tableaux, le noir et le blanc se sont ajustés pour prendre la moitié de l’espace chacun, ainsi l’œil est doublement sollicité essayant de lire à la fois le plein et le vide. C’est pour cette raison que mes peintures étaient à cette étape hybrides : elles appartiennent à la fois à l’histoire de la calligraphie et à celle de l’art cinétique.
J’ai par la suite tramé ce plein et ce vide avec des grilles de carrés afin de brouiller la lisibilité du mot et, parallèlement, d’augmenter la vibration rétinienne. Avec du recul ou par l’intermédiaire de la photographie, l’œil voit apparaître l’idéogramme qui, selon la structure formelle récurrente de mon nom, perdure.
Je joue sur une persistance structurelle mentale afin que l’œil du spectateur, d’une toile à l’autre, voie apparaître le motif par superposition mnémonique d’une forme similaire.
À cela j’ai ajouté les différentes valeurs de gris pour casser la platitude souvent infligée par l’utilisation exclusive du noir et blanc, le gris vient adoucir l’effet cinétique en accentuant le volume spatial de la peinture.
Enfin, en réalisant ces séries, je me suis aperçu que les étapes nécessaires à la fabrication de mes cryptogrammes étaient souvent plus riches, plus complexes et plus universelles, par leur abstraction, que l’idée finale que j’avais du tableau.
C’est pour cette raison que j’ai décidé d’isoler certaines de ces étapes pour les présenter en tant qu’œuvres finales.
Dans le même état d’esprit, j’ai retiré les lettres de mon nom, ne laissant ainsi que les deux grilles de carrés dont est extrait la forme du cryptogramme; ne pouvant aller plus loin dans le travail du plein, je travaille à présent par soustraction, pour retrouver du vide.
Les études des lignes de force de mes cryptogrammes tracés au feutre noir sur des grilles sérigraphiées sont également un pas dans cette direction.
En faisant disparaître mon nom, j’abandonne l’esprit narcissique du graffiti au profit d’une œuvre basée sur l’abstraction géométrique minimale.
Voilà de quelle manière j’ai méticuleusement amené ma peinture de la calligraphie à l’abstraction.
L’Atlas.
Paris Septembre 2013.